Histoire naturelle, VII. De la nature humaine

Texte établi et traduit par Robert Schilling. Introduction et notes de Christian Jacob.

Il y a en Inde une race d’hommes à tête de chien, qui aboie au lieu de parler. Zoroastre est le seul homme connu à avoir ri à sa naissance. Il existe un peuple d’hommes sans cou qui ont les yeux dans les épaules. À l’âge de trois ans, chacun a la moitié de sa taille future. Les Sciapodes ont une seule jambe, et s’allongent sur le dos pour se protéger du soleil par l’ombre de leur pied. Résultat du tissage des fils multiples des savoirs grecs et romains sur l’humain, le livre VII de l’Histoire naturelle propose une anthropologie paradoxale, entre déclinaison de curiosités et réflexion morale. Au Ier siècle de l’Empire, Pline l’Ancien porte un regard à la fois panoramique et kaléidoscopique sur un être humain soumis à la créativité débridée de la nature et aux caprices de la fortune, générant à l’infini exceptions et variations, individuelles et collectives, physiques et mentales, déplaçant et ouvrant les frontières de l’humanité sans que jamais sa cohérence fondamentale n’en soit disloquée. Le projet encyclopédique et la liste des innombrables mirabilia de l’histoire et de la nature humaines invitent ainsi les lecteurs d’hier et d’aujourd’hui à un regard réflexif et méditatif.